Lors de la dernière révision des composants de l’indice, le géant de la détention en Bitcoin Strategy a réussi à conserver sa place dans le NASDAQ 100, marquant ainsi la deuxième année consécutive où l’entreprise entre dans cet indice de grandes valeurs technologiques via sa stratégie de « trésor Bitcoin ». Cependant, son modèle commercial, qui consiste à utiliser ses actions comme un « outil d’investissement à effet de levier sur Bitcoin », fait l’objet d’un examen de plus en plus poussé. La société de composition d’indices mondiale MSCI a clairement indiqué qu’elle évaluait la possibilité de retirer Strategy et d’autres entreprises détenant des actifs numériques similaires de ses indices de référence, une décision finale étant attendue en janvier prochain. La « conservation » de la place et le risque potentiel de sortie ne concernent pas seulement le prix des actions et la capitalisation boursière à plusieurs milliards de dollars de Strategy, mais aussi le flux de fonds de plus de 15 milliards de dollars provenant de fonds indiciels passifs, devenant ainsi un indicateur clé de l’acceptation par le marché financier traditionnel des entreprises liées aux actifs cryptographiques.
La révision du composant du Nasdaq est finalisée, Strategy passe un test difficile
La révision annuelle de la composition de l’indice équivaut pour les entreprises cotées à un examen « silencieux » à mi-parcours : ses résultats influent directement sur leur position et leur liquidité aux yeux des investisseurs institutionnels. Dans la dernière liste de modifications annoncée, le nom de Strategy n’apparaît pas parmi les entreprises exclues, ce qui signifie que cette entreprise atypique continuera à faire partie des composants technologiques du NASDAQ 100. Ce résultat constitue sans doute une étape clé pour Strategy et son fondateur Michael Saylor.
Parmi les six entreprises renommées retirées de l’indice — Biogen, CDW, GlobalFoundries, Lululemon Athletica, On Semiconductor, Trade Desk — de nouvelles entrées telles que Alnylam Pharmaceuticals, Ferrovial, Insmed, Monolithic Power Systems, Seagate Technology, Western Digital ont été intégrées. La « survie » de Strategy reflète que, du moins dans l’immédiat, l’indice continue de la considérer comme une entreprise technologique conforme aux critères. Rappelons que Strategy a été initialement intégré à cet indice en décembre dernier, lors d’une période où son cours s’était envolé suite à la reprise du Bitcoin, faisant de cette entrée un symbole de la fusion entre la crypto et la technologie traditionnelle. Son maintien cette fois, malgré la volatilité du marché, renforce cette symbolique.
Cependant, cette « réussite » ne garantit pas une tranquillité durable. La finalisation de la révision de l’indice n’est qu’un aspect du test que doit encore passer Strategy. Le défi plus grand vient d’un « examinateur » encore plus influent : MSCI. La reconnaissance temporaire par le Nasdaq ne peut effacer les doutes croissants du marché sur la nature même de son modèle commercial, ce qui jette une ombre d’incertitude sur le processus d’évaluation de MSCI. Ce combat pour le maintien de sa position est loin d’être terminé.
Informations clés sur la dernière révision du NASDAQ 100
Maintien : Strategy (MSTR), intégré depuis décembre 2022, classé dans le secteur technologique.
Nouvelles entrées : Alnylam Pharmaceuticals (ALNY), Ferrovial (FERF), Insmed (INSM), Monolithic Power Systems (MPWR), Seagate Technology (STX), Western Digital (WDC).
Date d’effet de la révision : 22 décembre 2024.
Positionnement de l’indice : suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées à la Bourse de Nasdaq.
Le modèle commercial soumis à une interrogation profonde : entreprise technologique ou fonds Bitcoin ?
La conservation de Strategy dans le NASDAQ 100 doit beaucoup à ses origines en tant qu’« entreprise technologique » (anciennement MicroStrategy, spécialiste en logiciels d’entreprise) et aux règles de classification de l’indice. Mais avec sa transformation stratégique radicale, une question fondamentale émerge : aujourd’hui, Strategy est-elle une entreprise technologique ou un outil d’investissement à effet de levier sur le prix du Bitcoin (SPV) ? Cette « crise d’identité » constitue le cœur de tous les contrôles réglementaires et de marché qu’elle subit.
Depuis sa transformation en 2020, le cœur de son activité n’est plus la vente de logiciels mais l’achat et la détention continue de Bitcoin. À ce jour, elle détient plus de 200 000 bitcoins, une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars, avec une corrélation très forte entre sa capitalisation, son cours et celui du Bitcoin. De nombreux analystes estiment que ce modèle ressemble davantage à un fonds Bitcoin fermé sans frais de gestion, ses actions étant un produit dérivé permettant aux investisseurs de détenir indirectement du Bitcoin tout en amplifiant leur exposition au risque cryptographique. Lorsqu’une entreprise voit sa valeur fondamentale presque entièrement liée à un actif aussi volatil, est-il toujours pertinent et représentatif de la mettre dans un indice de référence regroupant aussi des géants technologiques traditionnels comme Apple ou Microsoft ?
Ce questionnement n’est pas infondé : cette année, le cours de Strategy a chuté d’environ 36 %, avec une baisse de 65 % par rapport à son sommet historique, avec une volatilité bien supérieure à celle de la majorité des actions technologiques, mais presque synchronisée avec celle du Bitcoin. Ce bêta élevé (Beta) fait que les fonds indiciels passifs suivant le Nasdaq 100 se retrouvent involontairement exposés à un risque accru lié aux cryptomonnaies. C’est ce que craignent MSCI et autres fournisseurs d’indices : laisser cette catégorie d’entreprises dans un indice large pourrait déformer le profil risque-rendement de l’indice et induire en erreur de nombreux investisseurs qui s’y fient pour leur allocation.
La revue MSCI imminente, le choix d’un fonds passif de plusieurs milliards de dollars
Si la révision du Nasdaq constitue un examen annuel, la revue de MSCI pourrait être une étape décisive pour son destin. En tant que fondement de la gestion d’actifs institutionnels mondiaux, ses changements de composition orientent directement des trillions de dollars de flux financiers. MSCI a déjà indiqué qu’elle étudiait la possibilité de retirer Strategy et d’autres sociétés de leur indice mondial d’investissement, une décision attendue en janvier 2025.
Une telle exclusion aurait un impact majeur : selon l’analyse de Bitwise, si Strategy était retirée, plus de 1,5 milliard de dollars de fonds passifs liés à MSCI devraient vendre ses actions. Ces fonds, via des ETF ou des portefeuilles d’investisseurs institutionnels, suivent strictement les règles d’indice, pas une opinion subjective sur la société. Leur vente forcée pourrait ainsi provoquer une nouvelle chute du cours de Strategy, déjà sous pression.
MSCI a clairement conscience du problème et a déjà déposé une objection officielle. Leur argument principal est qu’en suivant des règles précises (capitalisation, liquidité), l’exclusion basée sur la nature commerciale de l’activité serait injuste et nuirait aux investisseurs qui cherchent à s’exposer indirectement au Bitcoin via des actions traditionnelles. Bitwise soutient également cette position, rappelant que la construction d’un indice doit respecter des règles transparentes et cohérentes, sans jugement de valeur sur le modèle d’affaires. Au fond, cette controverse reflète un conflit plus large sur la façon dont la finance traditionnelle doit définir et intégrer des modèles commerciaux natifs de la cryptosphère.
La double face de l’entrée en bourse pour les entreprises crypto
Le cas Strategy illustre de manière concrète le « double tranchant » pour tout projet crypto cherchant à entrer dans le marché principal. La réussite en bourse et la présence dans un indice majeur offrent une crédibilité, une liquidité accrue et de nouvelles opportunités de financement, ce qui a été un facteur clé de succès initial pour Strategy. Mais cela implique aussi d’accepter des règles de marché plus strictes et une surveillance accrue.
Ce « double tranchant » se manifeste à plusieurs niveaux : d’un côté, la forte corrélation entre le prix de l’action et celui du Bitcoin peut faire bénéficier d’une prime de valorisation lors des marchés haussiers, mais aussi amplifier la chute en cas de baisse, suscitant des questions sur la pérennité de la société. De l’autre, la société devient plus vulnérable aux risques réglementaires et de conformité, chaque mouvement ou changement de détention étant soumis à divulgation publique. Enfin, c’est cette question de qualification dans des indices majeurs qui est mise en avant : leur maintien ou leur retrait dépend de la reconnaissance continue par le système financier traditionnel. La décision finale sur Strategy pourrait ainsi annoncer si ce type d’entreprise sera intégré ou marginalisé dans le futur du marché financier classique. Quoi qu’il en soit, cette étape redéfinit en profondeur la frontière entre « entreprise technologique » et « société d’investissement » à l’ère des actifs numériques.
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Maintien face au vent contraire ! La grande position sur Bitcoin de Strategy a réussi à rester dans le Nasdaq 100, le grand test MSCI approche
Lors de la dernière révision des composants de l’indice, le géant de la détention en Bitcoin Strategy a réussi à conserver sa place dans le NASDAQ 100, marquant ainsi la deuxième année consécutive où l’entreprise entre dans cet indice de grandes valeurs technologiques via sa stratégie de « trésor Bitcoin ». Cependant, son modèle commercial, qui consiste à utiliser ses actions comme un « outil d’investissement à effet de levier sur Bitcoin », fait l’objet d’un examen de plus en plus poussé. La société de composition d’indices mondiale MSCI a clairement indiqué qu’elle évaluait la possibilité de retirer Strategy et d’autres entreprises détenant des actifs numériques similaires de ses indices de référence, une décision finale étant attendue en janvier prochain. La « conservation » de la place et le risque potentiel de sortie ne concernent pas seulement le prix des actions et la capitalisation boursière à plusieurs milliards de dollars de Strategy, mais aussi le flux de fonds de plus de 15 milliards de dollars provenant de fonds indiciels passifs, devenant ainsi un indicateur clé de l’acceptation par le marché financier traditionnel des entreprises liées aux actifs cryptographiques.
La révision du composant du Nasdaq est finalisée, Strategy passe un test difficile
La révision annuelle de la composition de l’indice équivaut pour les entreprises cotées à un examen « silencieux » à mi-parcours : ses résultats influent directement sur leur position et leur liquidité aux yeux des investisseurs institutionnels. Dans la dernière liste de modifications annoncée, le nom de Strategy n’apparaît pas parmi les entreprises exclues, ce qui signifie que cette entreprise atypique continuera à faire partie des composants technologiques du NASDAQ 100. Ce résultat constitue sans doute une étape clé pour Strategy et son fondateur Michael Saylor.
Parmi les six entreprises renommées retirées de l’indice — Biogen, CDW, GlobalFoundries, Lululemon Athletica, On Semiconductor, Trade Desk — de nouvelles entrées telles que Alnylam Pharmaceuticals, Ferrovial, Insmed, Monolithic Power Systems, Seagate Technology, Western Digital ont été intégrées. La « survie » de Strategy reflète que, du moins dans l’immédiat, l’indice continue de la considérer comme une entreprise technologique conforme aux critères. Rappelons que Strategy a été initialement intégré à cet indice en décembre dernier, lors d’une période où son cours s’était envolé suite à la reprise du Bitcoin, faisant de cette entrée un symbole de la fusion entre la crypto et la technologie traditionnelle. Son maintien cette fois, malgré la volatilité du marché, renforce cette symbolique.
Cependant, cette « réussite » ne garantit pas une tranquillité durable. La finalisation de la révision de l’indice n’est qu’un aspect du test que doit encore passer Strategy. Le défi plus grand vient d’un « examinateur » encore plus influent : MSCI. La reconnaissance temporaire par le Nasdaq ne peut effacer les doutes croissants du marché sur la nature même de son modèle commercial, ce qui jette une ombre d’incertitude sur le processus d’évaluation de MSCI. Ce combat pour le maintien de sa position est loin d’être terminé.
Informations clés sur la dernière révision du NASDAQ 100
Maintien : Strategy (MSTR), intégré depuis décembre 2022, classé dans le secteur technologique.
Entreprises exclues : Biogen (BIIB), CDW Corporation (CDW), Globalfoundries (GFS), Lululemon Athletica (LULU), On Semiconductor (ON), Trade Desk (TTD).
Nouvelles entrées : Alnylam Pharmaceuticals (ALNY), Ferrovial (FERF), Insmed (INSM), Monolithic Power Systems (MPWR), Seagate Technology (STX), Western Digital (WDC).
Date d’effet de la révision : 22 décembre 2024.
Positionnement de l’indice : suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées à la Bourse de Nasdaq.
Le modèle commercial soumis à une interrogation profonde : entreprise technologique ou fonds Bitcoin ?
La conservation de Strategy dans le NASDAQ 100 doit beaucoup à ses origines en tant qu’« entreprise technologique » (anciennement MicroStrategy, spécialiste en logiciels d’entreprise) et aux règles de classification de l’indice. Mais avec sa transformation stratégique radicale, une question fondamentale émerge : aujourd’hui, Strategy est-elle une entreprise technologique ou un outil d’investissement à effet de levier sur le prix du Bitcoin (SPV) ? Cette « crise d’identité » constitue le cœur de tous les contrôles réglementaires et de marché qu’elle subit.
Depuis sa transformation en 2020, le cœur de son activité n’est plus la vente de logiciels mais l’achat et la détention continue de Bitcoin. À ce jour, elle détient plus de 200 000 bitcoins, une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars, avec une corrélation très forte entre sa capitalisation, son cours et celui du Bitcoin. De nombreux analystes estiment que ce modèle ressemble davantage à un fonds Bitcoin fermé sans frais de gestion, ses actions étant un produit dérivé permettant aux investisseurs de détenir indirectement du Bitcoin tout en amplifiant leur exposition au risque cryptographique. Lorsqu’une entreprise voit sa valeur fondamentale presque entièrement liée à un actif aussi volatil, est-il toujours pertinent et représentatif de la mettre dans un indice de référence regroupant aussi des géants technologiques traditionnels comme Apple ou Microsoft ?
Ce questionnement n’est pas infondé : cette année, le cours de Strategy a chuté d’environ 36 %, avec une baisse de 65 % par rapport à son sommet historique, avec une volatilité bien supérieure à celle de la majorité des actions technologiques, mais presque synchronisée avec celle du Bitcoin. Ce bêta élevé (Beta) fait que les fonds indiciels passifs suivant le Nasdaq 100 se retrouvent involontairement exposés à un risque accru lié aux cryptomonnaies. C’est ce que craignent MSCI et autres fournisseurs d’indices : laisser cette catégorie d’entreprises dans un indice large pourrait déformer le profil risque-rendement de l’indice et induire en erreur de nombreux investisseurs qui s’y fient pour leur allocation.
La revue MSCI imminente, le choix d’un fonds passif de plusieurs milliards de dollars
Si la révision du Nasdaq constitue un examen annuel, la revue de MSCI pourrait être une étape décisive pour son destin. En tant que fondement de la gestion d’actifs institutionnels mondiaux, ses changements de composition orientent directement des trillions de dollars de flux financiers. MSCI a déjà indiqué qu’elle étudiait la possibilité de retirer Strategy et d’autres sociétés de leur indice mondial d’investissement, une décision attendue en janvier 2025.
Une telle exclusion aurait un impact majeur : selon l’analyse de Bitwise, si Strategy était retirée, plus de 1,5 milliard de dollars de fonds passifs liés à MSCI devraient vendre ses actions. Ces fonds, via des ETF ou des portefeuilles d’investisseurs institutionnels, suivent strictement les règles d’indice, pas une opinion subjective sur la société. Leur vente forcée pourrait ainsi provoquer une nouvelle chute du cours de Strategy, déjà sous pression.
MSCI a clairement conscience du problème et a déjà déposé une objection officielle. Leur argument principal est qu’en suivant des règles précises (capitalisation, liquidité), l’exclusion basée sur la nature commerciale de l’activité serait injuste et nuirait aux investisseurs qui cherchent à s’exposer indirectement au Bitcoin via des actions traditionnelles. Bitwise soutient également cette position, rappelant que la construction d’un indice doit respecter des règles transparentes et cohérentes, sans jugement de valeur sur le modèle d’affaires. Au fond, cette controverse reflète un conflit plus large sur la façon dont la finance traditionnelle doit définir et intégrer des modèles commerciaux natifs de la cryptosphère.
La double face de l’entrée en bourse pour les entreprises crypto
Le cas Strategy illustre de manière concrète le « double tranchant » pour tout projet crypto cherchant à entrer dans le marché principal. La réussite en bourse et la présence dans un indice majeur offrent une crédibilité, une liquidité accrue et de nouvelles opportunités de financement, ce qui a été un facteur clé de succès initial pour Strategy. Mais cela implique aussi d’accepter des règles de marché plus strictes et une surveillance accrue.
Ce « double tranchant » se manifeste à plusieurs niveaux : d’un côté, la forte corrélation entre le prix de l’action et celui du Bitcoin peut faire bénéficier d’une prime de valorisation lors des marchés haussiers, mais aussi amplifier la chute en cas de baisse, suscitant des questions sur la pérennité de la société. De l’autre, la société devient plus vulnérable aux risques réglementaires et de conformité, chaque mouvement ou changement de détention étant soumis à divulgation publique. Enfin, c’est cette question de qualification dans des indices majeurs qui est mise en avant : leur maintien ou leur retrait dépend de la reconnaissance continue par le système financier traditionnel. La décision finale sur Strategy pourrait ainsi annoncer si ce type d’entreprise sera intégré ou marginalisé dans le futur du marché financier classique. Quoi qu’il en soit, cette étape redéfinit en profondeur la frontière entre « entreprise technologique » et « société d’investissement » à l’ère des actifs numériques.