La statue de Satoshi Nakamoto installée à Wall Street : une « absorption » soigneusement planifiée, ou la victoire de la révolution ?

Un portrait de Satoshi Nakamoto apparaît à la Bourse de New York, semblant représenter la réconciliation historique entre la finance traditionnelle et le monde de la cryptomonnaie. S’agit-il d’une cérémonie de « ralliement » ou d’une fusion d’idées ?
(Précédent contexte : 17e anniversaire de la publication du livre blanc de Bitcoin : le rêve décentralisé de Satoshi Nakamoto est en train d’être redéfini par le pouvoir)
(Informations complémentaires : la liquidité de Bitcoin a été remodelée, l’« ancien indicateur » est peut-être obsolète, le marché doit changer de lunettes)

Table des matières

  • L’étreinte de Wall Street n’a jamais été gratuite
  • Du papier-jet, de la bulle WWW à la statue de Satoshi Nakamoto
  • Qui a fusionné avec qui ? Quelles sont les règles du jeu ?
  • L’idole est morte, mais le jeu n’est pas terminé

Financé par la société Bitcoin Reserve 21 Capital (XXI), la statue du fondateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto, représentant l’esprit d’anonymat et de décentralisation, est maintenant installée à la Bourse de New York (NYSE).

“Satoshi Nakamoto”
Valentina Picozzi – @satoshigallery

Twenty One Capital installe une statue de Satoshi Nakamoto, l’inventeur de Bitcoin, à la NYSE. Son nouveau lieu marque un terrain d’entente entre systèmes émergents et institutions établies. Du code à la culture, la placement… pic.twitter.com/sTiNq3h5HY

— NYSE 🏛 (@NYSE) 10 décembre 2025

Symbole du « système financier décentralisé », la statue de Bitcoin occupe le cœur du capitalisme mondial. La déclaration officielle de la NYSE est de faire de ce lieu « un espace partagé entre nouveaux systèmes et institutions matures ». Ce tableau est chargé de tension dramatique, contrastant avec l’attitude de Wall Street il y a quelques années, qui considérait les cryptomonnaies comme une menace dévastatrice, semblable à un univers parallèle.

Beaucoup interprètent cela comme une reconnaissance historique de la part de la finance traditionnelle (TradFi) envers le monde de la cryptomonnaie, une poignée de main symbolique. Mais pour les vétérans ayant plus de dix ans d’immersion dans l’industrie cryptographique, cela ressemble peut-être davantage à une cérémonie de « ralliement » soigneusement orchestrée ; cette victoire symbolisée par cette monument, ce n’est pas l’idéal de Satoshi Nakamoto, mais plutôt Wall Street lui-même.

L’étreinte de Wall Street n’a jamais été gratuite

Les données sur la chaîne ne mentent pas, Twitter joue toujours son rôle. Pour comprendre la véritable signification de cette statue, il faut suivre les flux financiers. En fin 2025, avec BlackRock et Fidelity en tête, les ETF Bitcoin spot ont absorbé près de 13 600 BTC, représentant 6,9 % de l’offre en circulation, avec un actif sous gestion (AUM) atteignant 168 milliards de dollars.

Parmi eux, BlackRock détient seul environ 777 000 BTC via son ETF IBIT. Derrière ces chiffres, se cache une empreinte claire sur la blockchain : la propriété du Bitcoin migre massivement des portefeuilles personnels vers des adresses de garde contrôlées par Wall Street.

Ce n’est pas le système de paiement électronique point à point imaginé par Satoshi Nakamoto, mais une re-centralisation des actifs. Les investisseurs particuliers et institutionnels n’achètent pas le Bitcoin lui-même, mais une série de codes (Ticker) dans leurs comptes de courtage traditionnels, dont la propriété, la compensation et le règlement dépendent entièrement des anciennes infrastructures financières.

Ce n’est pas la fusion que les idéologues initiaux souhaitaient voir, mais une domestication des actifs disruptifs en tant que titres (ou actifs) négociables dans le système traditionnel. Par ailleurs, le volume de contrats à terme Bitcoin ouverts à la Chicago Mercantile Exchange (CME) a atteint 20,6 milliards de dollars, représentant 30 % du marché mondial.

Les institutions exploitent habilement la différence de prix entre « ETF spot + ventes à découvert futures » pour verrouiller des profits sans risque. Elles ne croient pas en une révolution, mais mettent en œuvre cette vieille stratégie d’arbitrage. Cette statue, plutôt qu’un hommage, est une fête pour la TradFi qui, après avoir transformé le Bitcoin en un actif « outil », célèbre sa réussite.

Du papier-jet, de la bulle WWW à la statue de Satoshi Nakamoto

L’histoire de Wall Street, c’est celle d’une absorption, d’une domestication et d’un contrôle final des nouveaux actifs, un scénario auquel nous assistons encore trop souvent.

Dans les années 1980, les « junk bonds » (obligations à haut rendement considérées comme risquées) ont été emballés par Wall Street, devenant un moteur puissant des acquisitions par effet de levier, avant d’être intégrés dans les portefeuilles d’investissement à revenu fixe traditionnels.

À la fin des années 1990, la bulle spéculative des dot-com a poussé de nombreuses IPO technologiques. Bien que la bulle ait éclaté, Wall Street a réussi à imposer ses prix sur le secteur de la technologie, obtenant un pouvoir de fixation des prix du capital.

Les cryptomonnaies suivent un chemin similaire, passant du scepticisme et du rejet initiaux à une acceptation progressive, puis à une innovation de masse (ETF, futures, produits structurés), et enfin à la mise en place d’un cadre réglementaire américain.

Les changements d’attitude de géants comme Jamie Dimon de JPMorgan ou Larry Fink de BlackRock ne viennent pas d’une révélation soudaine sur la grandeur de la décentralisation, mais de la reconnaissance du potentiel énorme de la blockchain et de la tokenisation d’actifs pour s’intégrer dans le système financier existant.

L’histoire montre que Wall Street ne craint pas la disruption, mais la seule chose qui l’effraie, c’est de ne pas pouvoir en tirer profit. Lorsqu’elle trouve un moyen de « marchandiser » la force disruptive, elle ouvre ses bras et célèbre la statue.

La statue de Satoshi Nakamoto, comme la notice de l’obligation pourris, symbolise que la « hérésie » autrefois marginale est devenue partie intégrante de l’ordre établi.

Qui a fusionné avec qui ? Quelles sont les règles du jeu ?

Le récit le plus séduisant — et aussi le plus dangereux — sur le marché, consiste à faire passer le déséquilibre de pouvoir pour une « fusion » égalitaire.

La NYSE affirme que Satoshi Nakamoto est « un lieu partagé », mais il faut poser une question fondamentale : qui définit réellement les règles de ce partage ?

La réponse, c’est la SEC, la NYSE, et les institutions comme BlackRock. Le monde de la cryptomonnaie n’a pas introduit la gouvernance décentralisée (DAO) à la NYSE, c’est plutôt la NYSE, avec ses règles de cotation, ses mécanismes de négociation et son cadre réglementaire centenaire, qui a adapté la Bitcoin dans un « enclos » conforme.

Cette statue peut entrer dans le temple de Wall Street, à condition que l’actif qu’elle représente soit d’abord dénué de ses connotations politiques les plus menaçantes : la capacité à défier le système de monnaie fiduciaire et l’intermédiation centralisée.

Larry Fink a récemment admis que sa vision précédente de Bitcoin était erronée, mais ce qu’il cherche réellement à embrasser, c’est la narrative de la « tokenisation d’actifs », qui pourrait ouvrir à BlackRock un marché de plusieurs trillions de dollars, plutôt que le système monétaire mondial, infalsifiable et non censurable.

Ce n’est pas une démarche à double sens, c’est un suicide par attraction. La statue de Satoshi Nakamoto s’adresse à deux groupes : d’un côté, la communauté crypto qui dit « on vous reconnaît » ; de l’autre, les investisseurs traditionnels qui pensent « cette chose a été domestiquée, c’est sûr, on peut investir en toute sécurité ». C’est une manipulation narrative très profonde.

La fin de l’idole, mais pas la fin du jeu

« Nous sommes tous Satoshi Nakamoto », transformer l’anonymat et la nature anti-idole de Satoshi en une statue concrète, placée au centre du temple de la finance centralisée, constitue une déformation profonde de son esprit originel. Peut-être que cette opération de 21 Capital, qui ressemble à un « cheval de Troie » pour l’actif Bitcoin, cherche à introduire une mutation dans l’ordre traditionnel.

La grandeur de Satoshi réside précisément dans son absence : son anonymat garantit que Bitcoin n’a pas de point faible unique, pas de leader susceptible d’être soumis à la pression ou arrêté. Aujourd’hui, Wall Street a aussi créé cette « idole inexistante » : un symbole pouvant être regardé, défini, et marchandisé.

L’âge d’or de Bitcoin en tant que mouvement technique et politique est terminé. Il entre officiellement dans une « phase de maturité accélérée » en tant qu’actif macroéconomique, ce qui pourrait signifier l’échec total de l’esprit décentralisé ? Pas forcément. Wall Street peut domestiquée le Bitcoin comme actif, mais elle ne peut pas contrôler le protocole open source et la pensée cryptographique derrière, ni sa vision politique et économique étendue.

Quand les flux et les récits institutionnels se concentrent sur les ETF, le véritable alpha pourrait se trouver dans les coins ignorés par le mainstream : les nouveaux protocoles axés sur la confidentialité, la scalabilité et la résistance à la censure, qui continuent de survivre et de s’étendre, ainsi que les développeurs qui construisent silencieusement l’infrastructure décentralisée de demain.

Pour les vieux investisseurs, cette statue est un signal clair du marché : le sommet d’un cycle commence souvent par l’adhésion totale des anciens acteurs. Le vrai smart money ne va pas prier devant la statue, mais éteindre les actualités et ouvrir un chat anonyme.

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Tags : Satoshi Nakamoto finance traditionnelle cryptomonnaie Bitcoin NYSE

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