## La stratégie de SharpLink sur l'Ethereum : pourquoi Wall Street l'appelle le 'MicroStrategy d'ETH'

La comparaison est devenue impossible à ignorer. Depuis que Joseph Chalom a pris la tête de SharpLink Gaming Inc. (NASDAQ : SBET), l'entreprise cotée en bourse a été surnommée le "MicroStrategy d'Ethereum" — un clin d'œil à la stratégie d'accumulation agressive de Bitcoin de Michael Saylor. Mais il y a une différence cruciale : Ethereum n'est pas seulement une réserve de valeur comme Bitcoin. C'est une plateforme productive.

## La montée en puissance qui a fait sensation

La performance boursière de SharpLink raconte l'histoire. La société a augmenté de 128 % depuis le début de l'année, atteignant un sommet de 52 semaines à 124,12 $ plus tôt en 2025 avant de redescendre à 18,46 $. Avec une capitalisation boursière de 3,22 milliards de dollars, elle est devenue l'une des stratégies les plus scrutées de Wall Street sur Ethereum. La volatilité reflète le scepticisme du marché mêlé à la curiosité des institutions — une entreprise publique peut-elle vraiment créer de la richesse en accumulant de l'ETH ?

## Pourquoi ETH, pas Bitcoin ?

C'est là que l'expérience de Chalom compte. Fraîchement sorti de deux décennies chez BlackRock — où il a développé Aladdin, la plateforme de gestion des risques d'entreprise de la société, et dirigé par la suite ses initiatives en actifs numériques — Chalom comprend les flux de capitaux institutionnels. Il est revenu de sa retraite pour diriger SharpLink après des conversations avec le co-fondateur d'Ethereum, Joseph Lubin, qui est maintenant président du conseil d'administration de SharpLink.

L'argument est simple : contrairement à Bitcoin, Ethereum génère des revenus via le staking. SharpLink n'achète pas simplement et ne conserve pas ; il gère une trésorerie productive qui capte les rendements du staking tout en pariant sur l'appréciation du capital. Trois sources de revenus dans une seule stratégie.

## La thèse de la tokenisation

Chalom encadre l'opportunité à long terme de SharpLink autour de trois piliers. Premièrement, les stablecoins — qui représentent actuellement un marché de $275 milliard sur Ethereum et les réseaux Layer 2 — pourraient s'étendre à plusieurs trillions de dollars dans les années à venir, selon les projections de Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain.

Deuxièmement, les actifs réels tokenisés. Lorsque des titres, des fonds et des trésoreries migrent vers la blockchain, ils deviennent programmables, négociables 24/7, et surtout, ils se règlent instantanément. Les systèmes traditionnels prennent des jours. Les systèmes tokenisés se règlent en minutes.

Troisièmement, à mesure que l'activité tokenisée se développe sur Ethereum, la demande pour l'ETH en tant qu'actif natif du réseau s'accroît. Chalom cite un cadre historique : environ $2 de la qualité des actifs sur Ethereum se traduit par $1 d'appréciation de la capitalisation du marché ETH. Avec des prix actuels autour de 2,98K $ et une capitalisation de 360,20 milliards de dollars, il y a un potentiel de croissance significatif.

## Pas seul, mais différencié

La concurrence s'intensifie. BitMine a annoncé une levée de fonds de 24,5 milliards de dollars pour constituer sa propre réserve Ethereum, ce qui indique que l'accumulation institutionnelle d'ETH s'accélère. Chalom l'accueille favorablement — la validation par "les meilleures intelligences" légitime la thèse.

Cependant, SharpLink revendique un avantage structurel : son partenariat stratégique avec ConsenSys (fondé par Lubin) donne accès à des rendements de staking premium, des opportunités DeFi, et la possibilité de construire des entreprises opérationnelles libellées en Ethereum. Ce n'est pas seulement une stratégie de trésorerie ; c'est une position d'infrastructure.

## La dynamique réglementaire

L'environnement réglementaire américain a évolué. La loi GENIUS clarifie la propriété des cryptos, tandis que la loi CLARITY en cours de discussion définit la structure du marché. Combiné aux approbations des ETF Bitcoin et Ethereum en 2024 — que Chalom a vécues de première main chez BlackRock et qui ont attiré plus de $100 milliard de capitaux traditionnels — le chemin pour que les institutions possèdent de l'ETH n'a jamais été aussi clair.

"Posséder de l'ETH via SharpLink, c'est comme posséder une action", note Chalom. Pour les institutions avec des mandats crypto mais des préoccupations de garde, l'enveloppe Nasdaq de SharpLink résout le problème.

## La vision d'ensemble

Chalom présente ce moment comme comparable à l'ère de l'internet naissant. La majorité de la transformation reste à venir. Que SharpLink devienne définitivement connu comme le "MicroStrategy d'Ethereum" reste à voir, mais sa stratégie — mêlant accumulation de trésorerie, revenus de staking et participation à l'écosystème — représente quelque chose de véritablement novateur dans la façon dont les entreprises publiques peuvent s'engager avec l'infrastructure blockchain.

L'action de la société et ses détentions d'ETH resteront étroitement surveillées par les communautés traditionnelles et crypto.