De Web2 à Web3 : Comment Rialo redéfinit ce que signifie réellement une blockchain

L’industrie de la crypto a un problème d’un milliard de dollars dont personne ne parle : la blockchain reste piégée dans une bulle. Pour les développeurs et utilisateurs quotidiens, les barrières d’entrée semblent insurmontables — gestion de portefeuille, dépendance aux oracles, frais de gas, architectures complexes. Pendant ce temps, les institutions de Wall Street affluent, mais la technologie dans laquelle elles investissent peine à toucher le monde réel.

C’est là que Rialo entre en scène. Construit par Subzero Labs, il ne cherche pas à être une autre Layer 1, Layer 2 ou Layer 3. Au contraire, il tente quelque chose de plus radical : rendre la blockchain aussi simple et intégrée que votre smartphone.

La vision : “Ce n’est pas une Layer 1”

Le co-fondateur Ade Adepoju a parfaitement résumé la philosophie pour le magazine Fortune : « Nous n’avons pas besoin d’un autre appareil conçu uniquement pour écouter de la musique. Nous avons besoin d’un outil tout-en-un qui combine une caméra, une connectivité Internet et un GPS. »

Rialo élimine la complexité inutile. Au lieu d’obliger les développeurs à intégrer manuellement des oracles, maintenir des nœuds, et gérer des données hors chaîne, la plateforme intègre ces fonctions directement dans son protocole principal. Vous souhaitez faire remonter en temps réel des scores de crédit FICO dans votre contrat intelligent ? C’est fait nativement. Besoin de données météorologiques via une API externe ? Construisez-le comme vous le feriez dans le développement logiciel traditionnel.

La véritable innovation réside dans son architecture : combiner les jeux d’instructions RISC-V avec la compatibilité avec la VM Solana. Cette double approche réduit la friction middleware et permet aux développeurs d’écrire des contrats intelligents en utilisant des modèles de programmation familiers — architecture événementielle, traitement asynchrone — similaires au développement Web2 conventionnel.

Repenser l’expérience utilisateur

Rialo remet en question une autre vache sacrée de la crypto : le portefeuille. Au lieu d’obliger les utilisateurs à maîtriser les phrases de récupération et la gestion des clés privées, Rialo permet de se connecter via email, SMS ou comptes de réseaux sociaux existants. Votre identité sur les réseaux sociaux devient votre passeport Web3.

La plateforme promet également des confirmations de transaction en moins d’une seconde et des frais prévisibles, évitant la volatilité des frais de gas qui plombe des réseaux comme Ethereum. Des fonctionnalités de sécurité comme la 2FA et les transactions temporisées — standard dans le Web2 — deviennent natives à la couche blockchain.

Le soutien et l’équipe

Début août, Subzero Labs a annoncé une levée de fonds de $20 millions de dollars en seed, menée par Pantera Capital, avec la participation de Variant, Hashed, Fabric Ventures, Coinbase Ventures, et d’autres. Notamment, Mysten Labs (l’équipe derrière Sui) a également investi, ce qui témoigne de la confiance de l’écosystème Sui.

L’équipe possède des références solides. Le CEO Ade Adepoju, 30 ans, a travaillé chez AMD, Dell, et Netflix avant de rejoindre Mysten Labs en tant qu’ingénieur fondateur fin 2021. Le co-fondateur et CTO Lu Zhang vient également de Mysten Labs. D’autres membres ont une expérience chez Meta, Apple, Amazon, Google, TikTok, et Citadel — un mélange d’expertise en tech traditionnelle et en blockchain.

L’architecture technique décodée

La logique opérationnelle de Rialo repose sur trois piliers :

Intégration native au monde réel : Toute API hors chaîne peut être appelée directement depuis des contrats intelligents sans oracles. Cela permet aux applications de se connecter nativement aux systèmes de paiement, services météorologiques, et autres flux de données externes — réduisant drastiquement la complexité de l’infrastructure.

Conception centrée sur le développeur : L’expérience des contrats intelligents ressemble à celle du développement logiciel traditionnel. Plus besoin de lutter avec des abstractions spécifiques à la blockchain. Écrivez la logique, déployez, itérez — comme pour construire des applications Web2.

De-Blockchaining de l’expérience utilisateur : En supprimant le jargon et la complexité de la couche utilisateur, Rialo rend la blockchain invisible. Les utilisateurs interagissent avec des applications, pas avec la « technologie blockchain ».

Les questions non résolues

Bien sûr, des défis subsistent. Se connecter profondément au monde réel tout en maintenant la décentralisation est un exercice d’équilibriste. Comment Rialo évite-t-il de devenir un agrégateur de données centralisé ? Comment équilibrera-t-il conformité réglementaire et permissionnalité ? Et surtout : peut-on vraiment protéger la vie privée tout en permettant une intégration native avec des services externes ?

Ce ne sont pas des questions propres à Rialo — ce sont des tensions fondamentales dans la construction de blockchains de production pour le monde réel. Mais ce sont aussi les tests qui détermineront si des plateformes comme Rialo atteindront une adoption grand public ou resteront des outils de niche pour développeurs.

Le moment du smartphone pour la blockchain pourrait enfin être à portée de main. Mais seulement si ces innovations architecturales peuvent être associées à de véritables solutions pour la décentralisation, la vie privée, et la confiance.